ENTRETIEN


Mathieu Vick

B. Sc., spécialisation en physique 2004
Lauréat du prix
Émergence 2018

Le prix Émergence 2018 a été remis à Mathieu Vick, un jeune chef de file originaire de Dieppe qui se distingue par un parcours riche et diversifié, lequel se caractérise par son engagement social et politique et par sa participation active à la vie communautaire.

Après avoir obtenu son doctorat en astrophysique, Mathieu prend un virage professionnel important qui lui permettra de concilier ses intérêts pour la politique et la justice sociale. Il est par la suite adjoint parlementaire au bureau de la députée fédérale Anne Minh-Thu Quach, puis devient successivement coordinateur du caucus québécois du Nouveau parti démocratique et coordinateur du caucus national au bureau du chef de l’opposition officielle. Depuis 2015, Mathieu évolue dans l’univers syndical au sein du Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP), où il occupe un poste de conseiller syndical au service de la recherche au SCFP-Québec. En février 2018, il est élu 19e président national du Nouveau Parti démocratique du Canada. Il est le premier Acadien à occuper cette fonction.

Vous comptez à votre actif de belles réalisations personnelles et professionnelles, et vous semblez toujours prêt à relever de nouveaux défis. Qu’est-ce qui vous motive?

J’ai pris conscience à un moment donné que j’étais une personne choyée par la vie, et que, malheureusement, ce n’était pas le cas pour tout le monde. Plusieurs personnes, plus démunies, n’ont pas accès à des choses que l’on tient pour acquises, que ce soit aller à l’université ou encore occuper un bon emploi. Un peu dans la ligne de pensée de chances égales pour tous de Louis J. Robichaud, je crois qu’il faut essayer de jeter les bases d’une société plus juste et équitable. Cet idéal me motive à m’engager, à m’investir. Il faut dire aussi que j’adore interagir avec les gens, j’aime travailler en équipe et apprendre des autres, et je suis convaincu que c’est ainsi qu’on va créer des sociétés plus tolérantes.

Après de brillantes études en physique et astrophysique, vous avez plutôt opté pour une carrière conciliant vos intérêts pour la politique et la justice sociale. Est-ce que cela a été un choix difficile?

Mes 10 années d’études en sciences jusqu’à l’obtention de mon Ph. D. en astrophysique ont été des années exceptionnelles. J’ai acquis de solides connaissances, j’ai rencontré des gens intéressants et j’ai beaucoup voyagé. Ce n’était pas évident de quitter cet univers après m’y être tant investi, mais j’avais le goût de relever de nouveaux défis, d’explorer un nouveau domaine et de continuer à m’épanouir. Mon apprentissage en politique a été et continue d’être très stimulant. Je me rends compte que la rigueur scientifique que j’ai acquise, au fil des années, m’est très utile dans mon nouveau secteur d’activité, tant dans mon travail au syndicat qu’au Nouveau Parti démocratique du Canada.

« J’ai toujours été une personne active, mais je dirais que c’est à l’Université de Moncton que j’ai pris goût au militantisme grâce à mon engagement au sein de la FÉÉCUM »

Mathieu Vick

Vous êtes le premier Acadien à occuper la présidence nationale du Nouveau Parti démocratique du Canada. Qu’est-ce que cela représente pour vous?

Il s’agit d’une belle marque de confiance et je suis fier de faire partie d’une équipe regroupant des personnes extraordinaires qui travaillent d’arrache-pied à créer une société plus égalitaire et plus écologique. J’estime que le statu quo est inacceptable et c’est ma façon de contribuer à bâtir un monde meilleur. Très humblement, j'espère que mes idées et mon approche pourront aider à faire avancer le mouvement et changer les mentalités.

Ce goût pour la politique, le militantisme, vous l’avez toujours eu? Comment s’est-il développé?

J’ai toujours été une personne active, mais je dirais que c’est à l’Université de Moncton que j’ai pris goût au militantisme grâce à mon engagement au sein de la Fédération des étudiantes et étudiants du Campus universitaire de Moncton (FÉÉCUM) où j’ai siégé comme vice-président des affaires universitaires. C’est là que j’ai compris l’importance de la politique pour faire avancer les enjeux de société. Le gel et la diminution des frais de scolarité étaient au coeur de nos préoccupations. Une fois à Montréal, j’ai poursuivi mon action militante sur des questions écologiques et de développement durable.

Quelle résonance a pour vous l’Université de Moncton?

L’Université de Moncton, tout comme l’Acadie, occupe une place bien spéciale dans ma vie. Mes années au Campus de Moncton comptent comme une période marquante et déterminante. C’est là que j’ai pris pleinement conscience des nombreuses luttes menées par le peuple acadien pour défendre sa culture et sa langue. J’y ai croisé des gens formidables avec qui je garde contact. Malgré le temps et la distance, je ressens une proximité et une connexion avec l’Université de Moncton.

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