Madeline Lamboley

Professeure de criminologie Département de sociologie et de criminologie

Bien que son intérêt pour la criminologie ait pris naissance alors qu’elle était étudiante en droit au premier cycle en France, c’est seulement lorsqu’elle a immigré au Canada que Madeline Lamboley a eu un vrai coup de foudre pour ce domaine d’études et de recherche.

Un nouveau pays, un nouveau champ d’études

En 2005, après avoir obtenu une licence en droit de l’Université Jean Moulin Lyon III en France, Madeline Lamboley immigre au Canada. En quête de changements, elle décide de donner une nouvelle orientation à sa formation universitaire et s’inscrit à un certificat en criminologie à l’Université de Montréal. C’est une révélation! Elle enchaîne alors à la maîtrise et au doctorat.

Un objet de recherche original, une réalité occultée

Avant même qu’elle soit publiée, la thèse doctorale de Madeline Lamboley a suscité un vif intérêt de la part des médias et des milieux de pratique. Elle portait sur le mariage forcé de femmes immigrantes au Québec, ce qui en faisait la toute première recherche exhaustive menée sur le terrain pour mieux saisir cette réalité au Québec.

Cette recherche a non seulement mis en évidence l’existence de cette problématique sur le sol québécois et canadien, mais également fait ressortir la nécessité d’intervenir pour trouver des solutions d’ordre social, politique et juridique adaptées aux besoins de ces femmes. Les résultats de la recherche de la professeure Lamboley ont permis de cerner certains besoins et de développer, en collaboration avec les milieux de pratique, des outils d’intervention notamment en ce qui a trait à la prévention et au dépistage du mariage forcé et à la protection des femmes qui en sont victimes.

La chercheure a également été appelée à témoigner à la Chambre des communes devant le Comité permanent de la citoyenneté et de l’immigration chargé de réviser le projet de loi S-7 modifiant la Loi sur la tolérance zéro face aux pratiques culturelles barbares.

Une expertise recherchée

L’expertise que Madeline Lamboley a acquise sur les mariages forcés et, plus largement, sur les violences basées sur l’honneur lui a permis de concevoir des contenus de formation et des outils de prévention à l’intention de différents milieux de pratique, tant communautaires et institutionnels que sociaux, et de les transmettre dans le cadre d’ateliers adaptés au public visé.

Depuis son arrivée à l’Université de Moncton en 2017, Madeline est très active et mène de front plusieurs projets de recherche, soucieuse de mettre à profit son expertise. Après avoir effectué une recherche exploratoire sur les violences basées sur l’honneur à Moncton, elle a mis sur pied un groupe de travail sur la violence envers les femmes immigrantes de la région du Grand Moncton de concert avec l’organisme Carrefour pour femmes.

Tout récemment, elle et sa collègue la professeure Marie-Andrée Pelland, ont développé pour l’ONF des mini-leçons éducatives pour accompagner le documentaire Le silence de Renée Blanchar, qui traite d’agressions sexuelles commises par des prêtres de l’Église catholique au Nouveau-Brunswick.

« Je suis une chercheure ancrée dans la pratique. À chaque fois que j’ai fait des projets de recherche, je me suis assurée de créer des outils de prévention, de sensibilisation et de formation pour les personnes qui interviennent sur le terrain. »

Madeline Lamboley

Comprendre pour mieux intervenir

Au cours des trois dernières années, avec sa collègue la professeure Marie-Pier Rivest, elle a mené un important projet financé par le Conseil de recherches en sciences humaines (CRSH) sur les femmes francophones en situation de vulnérabilité sociale et confrontées à des problématiques coexistantes : le travail du sexe, les troubles de santé mentale et la toxicomanie. L’originalité de ce projet réside dans le fait qu’il est centré à la fois sur le point de vue des femmes et sur celui des personnes qui se trouvent au front des interventions.

« Nous sommes maintenant à l’étape de la diffusion de nos résultats de recherche et de voir les outils qu’il serait possible d’en tirer pour appuyer les intervenantes et intervenants. »

La professeure Lamboley souligne que la situation linguistique minoritaire est une nouvelle composante qui s’ajoute à ses intérêts de recherche. Dans cette même veine, elle a reçu un financement du Consortium national de formation en santé (CNFS) pour une recherche qu’elle effectue avec la chercheure post doctorale Anne-Marie Nolet et qui s’intitule Violence conjugale et soutien social en contexte franco- minoritaire au Nouveau-Brunswick : un projet de recherche et d’action visant à favoriser la sécurité à long terme.

Un autre projet sur lequel elle travaille avec ses collègues, les professeures Marie-Pier Rivest et Véronique Chadillon-Farinacci, s’intéresse aux enjeux de la cohabitation sociale à Moncton entre les personnes marginalisées, les résidentes et résidents et les milieux de pratique, une étude mixte financée par la Fondation de l’innovation du Nouveau-Brunswick et visant à mieux saisir les perceptions et la réalité à cet égard.

Madeline Lamboley se réjouit d’être dans l’action et de sentir que ses travaux de recherche ont une incidence sur la collectivité et sur les milieux de pratique. Elle vous dira que cela correspond en tout point à sa personnalité et à ses valeurs.

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