KATHERINE LANTEIGNE

PRIX ÉMERGENCE

Jeune femme d’affaires de la région de Bathurst, Katherine Lanteigne (B.A.A. 2008; MBA 2014) se distingue par son engagement social, politique et communautaire qui contribue grandement à la vitalité de la région Chaleur. En 2016, Katherine est devenue la plus jeune conseillère élue au sein du conseil municipal de la Ville de Bathurst où elle a siégé jusqu’en 2021, assumant le rôle de mairesse adjointe pendant une période de son mandat. Véritable chef de file au sein de sa communauté, elle s’est investie dans de nombreux projets visant à contrer l’exode des jeunes. Directrice de Femmes en affaires Nouveau-Brunswick, Katherine est reconnue pour son esprit entrepreneurial. Elle est copropriétaire de trois entreprises qui dynamisent le centre-ville de Bathurst.

Félicitations pour votre prix Émergence. Que représente cette reconnaissance pour vous?

C’est un réel honneur de recevoir ce prix de mon alma mater et un privilège de me joindre à la liste de personnes impressionnantes qui ont reçu ce prix depuis 2008.

Après vos études à l’Université de Moncton et à l’Université de Poitiers, vous avez choisi d’entreprendre votre carrière professionnelle à Bathurst, votre région natale. Était-ce un choix conscient pour vous?

Après mon baccalauréat en marketing, mon premier passage à l’Université de Moncton, mon intention n’était pas de retourner chez moi dans le nord. À l’époque, les gens et bien des organismes dressaient un portait négatif de la région. Je me souviens qu’en discutant avec mon entourage plusieurs me décourageaient de poursuivre une carrière en marketing ici. Ironiquement, le hasard a voulu que je décroche un contrat de deux ans avec la Chambre de commerce Chaleur pour mener une campagne de valorisation de la région. J’ai alors eu la chance de rencontrer des personnes extraordinaires qui avaient à cœur le développement de notre région et qui faisaient bouger les choses pour la revitaliser. Je me suis rapidement aperçu qu’il y avait non seulement plusieurs possibilités d’emplois dans le nord, mais qu’il y avait une qualité de vie incomparable qui me plaisait. J’ai grandement été inspirée et j’ai reçu un appui incroyable qui a renforcé mon sentiment d’appartenance. J’ai ressenti moi aussi un devoir de contribuer à améliorer ma région.

L’engagement est au cœur de votre parcours personnel et professionnel. Est-ce qu’il y a un dénominateur commun à vos actions?

Que ce soit dans mon travail auprès de Femmes en affaires Nouveau-Brunswick, au sein de nos entreprises, dans mes actions communautaires, il semble que le dominateur commun soit toujours le désir de perfectionner et d’améliorer ma région et ma province.

Comment décrirait-on votre style de leadership?

Je dirais que mon style de leadership est plutôt un style rassembleur, car j’adore interagir avec les gens et créer des liens avec eux, mais aussi entre eux. J’aime les collaborations et voir l’efficience qui en ressort; c’est une source de motivation pour moi.

D’où vous vient cette volonté de faire bouger les choses?

Je pense que c’est inné; je n’ai jamais été capable de rester en place et je suis toujours en train de faire quelque chose ou planifier. J’ajouterais aussi que suis fière de ma région, alors il est normal que j’aime dynamiser mon chez nous et créer un endroit où il fait bon vivre.

L’un de vos chevaux de bataille est de contrer l’exode des jeunes dans la région Chaleur. Quels sont les principaux arguments que vous mettez de l’avant pour convaincre les jeunes de rester ou de revenir s’installer dans la région?

La région Chaleur est une région remplie de possibilités! Nous avons peut-être une population vieillissante, fait qui s’accompagne de défis, mais cela représente aussi un monde d’occasions inestimables – tout est dans la perception. La région Chaleur est selon moi l’un des plus beaux endroits où vivre au Nouveau-Brunswick et la pandémie l’a clairement démontré. Nous assistons, depuis 2020, à un afflux considérable de personnes désirant s’établir dans la région, car elles recherchent la qualité de vie que nous avons ici. Elles ont raison, nous sommes bordés par des kilomètres de plages, nous avons des ruisseaux et des rivières un peu partout. Nous disposons de magnifiques sentiers pour faire du vélo et de la randonnée pédestre menant à nos belles brasseries , cafés et restaurants. Je pense que notre style de vie plaît à bien des gens.

« Je pense que c’est inné; je n’ai jamais été capable de rester en place et je suis toujours en train de faire quelque chose ou planifier. J’ajouterais aussi que suis fière de ma région, alors il est normal que j’aime dynamiser mon chez nous et créer un endroit où il fait bon vivre. »

Katherine lanteigne

Quel bilan tirez-vous de votre expérience en politique municipale?

Je lève mon chapeau à tous les politiciennes et politiciens! Ce n’est pas une tâche facile, encore moins lorsqu’on est une femme. Nous sommes parfois traitées différemment juste à cause de notre genre. Il ne faut pas se le cacher, nous jonglons avec plusieurs balles en même temps, entre le travail, la municipalité, nos implications, la famille, la maison, les activités physiques pour se garder en forme et tous les aléas de la vie.

J’ai beaucoup appris de mon passage au sein du conseil municipal pendant les cinq dernières années. J’ai eu l’occasion de travailler avec une équipe en or. Mes collègues étaient tous très engagés dans notre communauté. Ils venaient de milieux professionnels et sociaux variés et ils possédaient de multiples expériences de vie. Selon moi, une diversité au sein d’un conseil de ville est un élément clé pour assurer une bonne représentativité de sa communauté. C’est l’une des raisons qui m’a poussée à m’investir dans ma municipalité. J’estimais important que la jeunesse ait une voix pour défendre ses intérêts.

Vous êtes directrice de Femmes en affaires Nouveau-Brunswick et copropriétaire de trois entreprises du centre-ville de Bathurst. Quels sont les principaux enjeux pour les femmes entrepreneures en 2021?

Le recrutement de talents et la rétention d’employés constituent des enjeux majeurs pour la majorité des entrepreneurs et employeurs de notre province.

La pandémie a été difficile pour plusieurs entreprises, mais certains secteurs comme le tourisme, la restauration, l’hébergement, le commerce de détail et les industries de services ont été gravement touchés. Or, la majorité des femmes entrepreneures de notre province, incluant moi-même, nous nous retrouvons dans ces secteurs d’activités. Celles qui auront survécu à cette dure épreuve auront besoin d’un appui important de leur clientèle afin de remonter la pente.

Vous détenez deux diplômes de l’Université de Moncton. Quels souvenirs gardez-vous de cette période de votre vie?

L’Université de Moncton a marqué un tournant dans ma vie et j’en garde d’excellents souvenirs. C’est l’endroit où j’ai commencé à m’investir et à remarquer l’effet positif que cela avait sur moi et mon milieu. Je me suis fait des amis avec lesquels j’entretiens encore des liens très solides, ainsi que des contacts avec des personnes qui sont maintenant rendus aux quatre coins de la province et de la planète, et avec lesquels je collabore et j’ échange quotidiennement.

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