philippe basque

B.A. spécialisation histoire 2005

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Vous avez déjà visité le Village historique acadien? Plus qu'un musée à ciel ouvert, ce complexe touristique, situé à Bertrand dans la Péninsule acadienne, vous permet de traverser 200 ans d’histoire et de devenir le témoin privilégié de la naissance de l’Acadie du Nouveau-Brunswick. Plus d’une soixantaine de bâtiments historiques, habités et animés par des interprètes en costume d'époque, vous convie à effectuer un véritable voyage dans le temps.

C’est là que Philippe Basque, détenteur d'un baccalauréat avec spécialisation en histoire de l'Université de Moncton, fait carrière comme historien depuis 2008. Il voit entre autres à la supervision de l’interprétation du site historique et à la collection d’artefacts. Son travail l’amène aussi à être conférencier dans les écoles et pour différents organismes en Atlantique.

« Je me sens vraiment privilégié, explique Philippe. Quand j’ai entrepris mon parcours universitaire, j’étais loin de me douter que je ferais carrière en histoire dans ma région, que ce rêve serait possible. »

« J’ai toujours eu un grand intérêt pour l’histoire, surtout l’histoire locale, celle de chez nous. J’ai grandi avec mes grands-parents et j’adorais les écouter raconter des histoires du vieux temps, ça me captivait. »

Après son secondaire, il s’inscrit en éducation et étudie une année et demie à l’Université de Moncton, au campus de Shippagan. C’est d’ailleurs là qu’il rencontre celle qui allait devenir sa conjointe, Julie Roussel, diplômée en éducation. Il y suit ses premiers cours d’histoire de l’Acadie avec le professeur Nicolas Landry. Après réflexion, il décide de changer de programme et se dirige plutôt vers un baccalauréat ès arts avec spécialisation en histoire, au campus de Moncton.

Il garde de précieux souvenirs de cette période. « Quand je suis arrivé Moncton en 2002, j’ai découvert un milieu universitaire et culturel très vibrant. L’offre culturelle et la vie étudiante étaient très riches. »

« J’ai eu la chance de travailler au Musée acadien comme guide interprète pendant deux étés, et ces expériences ont été très formatrices pour moi. J’ai beaucoup appris sur le secteur muséal en côtoyant des professionnels passionnés comme Bernard LeBlanc, qui était alors conservateur, et Jeanne-Mance Cormier, aujourd’hui conservatrice au Musée acadien. »

Philippe estime que les apprentissages expérientiels qu’il a vécus ont été marquants. « Je trouve que c’est important de compléter la formation académique par du travail de terrain. »

Auteur prolifique

Philippe a aussi signé de nombreux articles, près d’une cinquantaine à ce jour, dans diverses revues de sociétés historiques. Il compte également à son actif cinq livres publiés aux Éditions de la Francophonie, dont le dernier Aspects de la vie quotidienne de 1900 à 1950 en Acadie est paru l’hiver dernier.

« En 2010, je me suis lancé dans cette démarche ethnologique qui consistait à interviewer des personnes âgées sur différents aspects de la vie quotidienne au 20ᵉ siècle. En 10 ans, j’ai mené au-delà de 200 entrevues et c’est à partir de cette matière que j’ai pu élaborer une série d'ouvrages dédiés à la mémoire vivante et au patrimoine immatériel de la Péninsule acadienne. »

Ainsi, il publiait en 2015 le premier tome de la série : Histoires de vie à Saint-Isidore, puis en 2017, Histoires de vies de Bertrand à Pokesudie, suivi en 2019 d’Histoires de vie à Paquetville. Il a également publié Histoire du Village historique acadien en 2017, dans le cadre des célébrations du 40ᵉ anniversaire du site touristique.

« J’ai toujours aimé ça me faire compter des histoires et là, j’en fais un métier », dit-il en riant.

Philippe planche actuellement sur plusieurs autres projets, dont un livre portant sur la grippe espagnole de 1918 coécrit avec François LeBlanc, également diplômé en histoire de l’Université de Moncton et technicien en documentation au Centre d'études acadiennes Anselme-Chiasson. « Un sujet qui interpelle beaucoup en cette période de pandémie », souligne Philippe.

Depuis quelque temps, il signe également des chroniques dans le magazine L’heure de l’Est.

L’Université de Moncton : une ouverture sur le monde

Philippe a adoré ses années universitaires et toutes les découvertes qu’il a faites, tant du côté universitaire, que du côté culturel et social.

« J’adorais aller à mes cours, découvrir des disciplines variées que ce soit la philosophie, l’histoire ou la littérature, qui piquaient et nourrissaient ma curiosité. J’y ai également fait des rencontres marquantes. Mon passage à l’Université de Moncton m’a permis de découvrir un autre monde, une autre Acadie. »

Philippe figure parmi les lauréats 2020 de l'Association Patrimoine Nouveau-Brunswick.

Cette distinction lui a été remise pour son engagement à divers niveaux, notamment à des ateliers jeunesse dans les écoles et pour sa collaboration à de nombreuses communications, à l'occasion de colloques et de forums.

Par ailleurs, il a longtemps été le rédacteur de la revue de la Société Nicholas-Denys, qui célèbre cette année son 50ᵉ anniversaire.

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