LISE FRIGAULT

ombud de l'Université de Moncton

Lise Frigault (LL.B. 1997) est devenue ombud de l’Université de Moncton le 11 janvier 2021.

Créé en 2018, le bureau de l’ombud, qui relève directement du Conseil des gouverneurs, a comme principale fonction de recevoir les demandes d’information et d’intervention provenant des membres de la communauté universitaire.

Nous avons rencontré Mme Frigault pour en découvrir un peu plus sur elle, son parcours et ses motivations.

Pourriez-vous tout d’abord nous tracer les grandes lignes de votre parcours professionnel?

Après mes études en traduction et en droit à l’Université de Moncton, je me suis dirigée vers Ottawa pour y effectuer mon stage auprès d’un juge de la Cour d’appel fédérale, où j’ai surtout travaillé sur des causes en relations industrielles, en droits de la personne, en droit fiscal et en immigration.

L’Université d’Ottawa m’a ensuite offert le poste de responsable de l’éthique en recherche avec les êtres humains. Mon travail consistait à faire la gestion des comités d’éthique de la recherche, à créer et à offrir de la formation en éthique de la recherche à la communauté universitaire et à assurer le respect de la vie privée, le consentement éclairé et la protection des données des personnes participant aux projets de recherche dans le processus d’approbation de tels projets.

Je suis revenue à l’Université de Moncton en 2002 pour travailler à la création du Consortium national de santé en français, qui visait à faire la promotion des études en santé dans la francophonie canadienne.

L’année suivante, je me suis lancée en cabinet privé, d’abord à Dieppe pendant quelques années, où j’avais un cabinet général en droit des sociétés, en droit immobilier, en droit de la famille et en droit du travail. Mon déménagement en Alberta, en 2007, m’a donné l’occasion de travailler avec plusieurs survivantes et survivants des pensionnats autochtones, tout d’abord dans un grand cabinet, et quelques années plus tard à mon compte, ce que j’ai fait pendant les treize années suivantes. J’ai représenté des survivantes et survivants de différentes communautés autochtones du pays pour les accompagner dans leur processus de règlement pour les abus sexuels, physiques et psychologiques subis dans les pensionnats. Par ailleurs, j’ai travaillé en droit administratif, en droit des sociétés, en droit du travail et en droit de la famille, incluant des causes associées aux services à la famille, en concentrant mes efforts sur les processus de médiation et de justice réparatrice. Enfin, j’ai eu l’occasion d’offrir de nombreuses séances de formation, telles que des séances de formation obligatoires aux familles d’accueil nouvellement accréditées par les Services à la famille d’Edmonton, de la formation en médiation familiale à des professionnelles et professionnels francophones, et des ateliers au sujet du processus de règlement des causes des pensionnats autochtones.

Vous avez exercé le droit pendant de nombreuses années. Parmi les compétences acquises durant votre carrière, lesquelles vous permettront de bien réussir dans vos nouvelles fonctions?

Mes compétences acquises en résolutions de conflits, particulièrement en méthodes alternatives de résolution des conflits, telles que la médiation, la justice réparatrice, la négociation ou le coaching, me seront sûrement très utiles dans mes nouvelles fonctions. Mes habiletés en techniques d’entrevues, ma sensibilité aux questions de diversité et mon expérience juridique, tant du point de vue de l’exercice du droit que des connaissances des politiques et procédures, seront certainement aussi des atouts dans mon nouveau rôle.

Quel est votre rôle principal comme ombud et sur quels dossiers êtes-vous en mesure d’enquêter?

L’ombud est la personne responsable des demandes d’information ou d’intervention et de la gestion des plaintes liées au Code de conduite des membres de la communauté universitaire de l’Université de Moncton et des procédures relatives aux manquements et aux plaintes (« Code de conduite »), à la Politique pour un milieu de travail et d’études respectueux et à la Politique sur la violence à caractère sexuel. Elle relève du Conseil des gouverneurs.

L’ombud a pour rôle principal d’aider les membres de la communauté universitaire à résoudre des situations difficiles ou des conflits lorsque tous les autres recours ont été épuisés.

Du côté officieux, l’ombud peut diriger les gens vers les recours appropriés, leur fournir des suggestions ou des pistes de solutions ou les guider dans la façon de gérer une situation. L’ombud peut aussi effectuer des interventions officieuses, telles que des médiations, pour aider les gens à résoudre leurs conflits.

Du côté officiel, l’ombud a le pouvoir d’enquêter sur des plaintes effectuées en vertu du Code de conduite et de la Politique pour un milieu de travail et d’études respectueux. Pour ce qui est de la Politique sur la violence à caractère sexuel, le processus est légèrement différent, mais la gestion des dossiers revient aussi à l’ombud.

Il faut rappeler que l’ombud n’a pas le pouvoir de prendre des décisions, mais uniquement celui de faire des recommandations. L’ombud doit aussi soumettre un rapport annuel au Conseil des gouverneurs pour décrire les activités de l’année et émettre des recommandations, s’il y a lieu.

Qui peut faire appel aux services de l’ombud?

Tous les membres de la communauté universitaire peuvent faire appel aux services de l’ombud. De façon générale, les politiques s’appliquent aussi à toute personne qui utilise les services et les installations de l’Université ou qui intervient dans le cadre d’activités liées à l’Université, de même qu’aux personnes visiteuses, bénévoles et personnes invitées.

Il est à noter que les politiques s’appliquent dans le cadre de toute autre activité liée à l’Université de Moncton et qu’elles s’étendent à toute activité vécue en contexte universitaire, non seulement sur les campus, mais également dans tout autre lieu où s’accomplit la mission de l’Université, comme une conférence ou un stage.

« L’ombud a pour rôle principal d’aider les membres de la communauté universitaire à résoudre des situations difficiles ou des conflits, lorsque tous les autres recours ont été épuisés. »

Lise Frigault, ombud de l'Université de Moncton

Que diriez-vous à une personne qui pourrait avoir recours à votre aide, mais qui hésite?

Je lui dirais de me téléphoner ou de m’envoyer un courriel sans crainte, parce que contacter le bureau de l’ombud n’engage à rien. Il est possible de contacter l’ombud pour recevoir de l’information, exposer un problème ou discuter de la façon dont on pourrait gérer une situation problématique ou un conflit. Tous les dossiers sont traités de façon confidentielle et aucune action n’est prise par l’ombud sans le consentement des personnes concernées.

Dans le cas d’une procédure officieuse, le nom de la personne ne sera pas divulgué aux autres parties concernées, sauf avec son consentement. Par ailleurs, même dans le cas d’une plainte officielle, la personne peut retirer sa plainte ou son consentement à tout moment. Le bureau de l’ombud est neutre, indépendant, impartial et ne représente aucune des parties lors d’une intervention ou du traitement d’une plainte.

Quelles sont les motivations qui vous ont menée à vouloir occuper le poste d’ombud à l’Université de Moncton?

C’est sincèrement un heureux hasard qui a mis le poste d’ombud sur mon chemin, alors que je terminais la transition de mes dossiers juridiques en Alberta. Ce rôle répondait en tous points à la façon dont j’ai toujours abordé la résolution de problèmes au sein de mon cabinet juridique, tout en mettant en valeur les expériences acquises dans ma carrière.

Vous êtes une fière diplômée de l’Université de Moncton. Que représente ce retour aux sources pour vous?

Nous sommes revenus au Nouveau-Brunswick en 2019 pour que nos enfants puissent fréquenter l’école dans un milieu francophone. Mon garçon est maintenant en première année dans une école de Dieppe et ma plus jeune fréquente la garderie de l’Université. Les enfants, qui sont très heureux de vivre dans la région et dans une plus petite collectivité où ils se sont déjà fait plusieurs amis, peuvent s’épanouir dans leur langue maternelle.

L’Université de Moncton a toujours joué un grand rôle dans le développement de la communauté francophone et je suis fière de constater son évolution et ses politiques avant-gardistes, en particulier en ce qui touche à la violence à caractère sexuel et à la création du poste d’ombud. Pouvoir travailler en français est aussi un avantage que j’apprécie énormément!

Je me sens choyée et honorée de me retrouver de nouveau sur le campus pour entreprendre cette nouvelle étape de ma carrière et relever le défi que représente le travail d’ombud. Toute la collectivité est très accueillante et c’est avec plaisir que je retrouve d’anciennes et d’anciens collègues!


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