AU CŒUR DES SOINS DE SANTÉ PRIMAIRES

Martine Guignard DSS 2004; B. Sc. Inf 2009; M. Sc. Inf 2015

La santé, en particulier le fonctionnement du corps humain, a toujours fasciné Martine Guignard. Initialement, elle souhaitait devenir médecin, mais les hasards de la vie l’ont plutôt dirigée vers les soins infirmiers. Elle y a découvert le métier d’infirmière praticienne qui est rapidement devenu une passion pour veiller au mieux-être de ses patientes et de ses patients.

« C’est dans ma personnalité. J’aimais aider les gens et le côté santé m’a toujours intéressée. Le côté médical me fascine pour comprendre les rouages du corps humain », explique celle qui œuvre aujourd’hui comme infirmière praticienne au Centre de santé communautaire de Lamèque.

Un long parcours universitaire

Originaire de Pointe-Alexandre, dans la Péninsule acadienne, elle s’est tout d’abord inscrite en 2002 au diplôme préparatoire aux sciences de la santé à l’Université de Moncton, campus de Shippagan. En riant, elle reconnaît aujourd’hui qu’il lui a fallu du temps à acquérir de bonnes méthodes d’études et que ce n’est qu’en deuxième année qu’elle a eu un déclic. Elle ne s’est donc pas inscrite en médecine et a plutôt terminé un baccalauréat en sciences biomédicales à l’Université de Montréal en 2006.

« Je ne voulais pas nécessairement travailler en sciences », se souvient-elle. Martine s’est alors inscrite au baccalauréat en science infirmière de l’Université de Moncton, campus de Moncton, avec l’objectif de poursuivre ses études à la maîtrise pour devenir infirmière praticienne. « J’avais déjà beaucoup de connaissances puisque mon bac en sciences biomédicales était tellement complet. Je connaissais déjà les maladies, mais là j’ai appris comment les soigner. »

Paradoxalement, le stress lié à un rendement au plus haut niveau pour obtenir une place en médecine n’étant plus présent, Martine a reçu ses meilleures notes puisqu’elle se concentrait sur l’apprentissage comme tel. Ses stages cliniques ont de plus été une révélation quand elle s’est retrouvée au chevet de personnes malades. « J’ai adoré ce contact avec les patientes et les patients », précise-t-elle.

Martine Guignard a ensuite enchaîné ses études avec une maîtrise en science infirmière — infirmière ou infirmier praticien, toujours au campus de Moncton. Elle a mené de front sa carrière d’infirmière et ses études à temps partiel à distance pour obtenir ce dernier diplôme en 2015. Elle a œuvré comme infirmière immatriculée à l’urgence des hôpitaux de Moncton et de Bathurst avant de décrocher son poste d’infirmière praticienne à Lamèque en 2015.

Aux premières lignes des soins de santé primaires

Aujourd’hui, sa clinique à Lamèque compte plus de 650 personnes de tous les âges, des petits bébés aux personnes aînées. « Je suis capable de suivre des patientes et des patients, de demander des tests de sang ou des tests de diagnostics. Je peux prescrire des médicaments et diriger les gens vers des spécialistes. J’agis comme une prestataire de soins primaires pour les patientes et les patients de la collectivité », explique-t-elle.

Selon elle, les infirmières et infirmiers praticiens ne remplacent pas un médecin de famille, mais font plutôt partie intégrante de l’équipe de soins primaires.

« Je pense que les infirmières et infirmiers praticiens sont un ajout, car ils permettent de donner de l’accessibilité aux patientes et aux patients. Nous avons une pénurie de médecins de famille et de prestataires de soins et nous essayons de contrer un peu ce manque. Nous avons une place de choix pour améliorer l’accès des gens au système de santé. »

Martine Guignard

Redonner à la profession

Cette passion de Martine Guignard s’illustre en outre par sa participation à la formation de la prochaine génération de gens qui entrent dans la profession. Elle agit comme chargée de cours au programme de maîtrise en science infirmière — infirmière ou infirmier praticien de l’Université de Moncton depuis maintenant trois ans, en raison d’un ou deux cours par année.

De plus, elle accueille volontiers des stagiaires à sa clinique où elle agit comme perceptrice pour effectuer leur supervision clinique. Enfin, elle est membre d’un groupe d’intérêt pour les infirmières et infirmiers praticiens de la province où elle a notamment œuvré pour améliorer la communication dans les deux langues officielles.

Une reconnaissance nationale

Tout ce dévouement n’est pas passé inaperçu et Martine Guignard a récemment obtenu un prix d’excellence décerné par l’Association des infirmières et infirmiers praticiens du Canada. Ces prix sont remis chaque année à une personne dans chaque province ou territoire qui démontre son excellence dans sa pratique clinique, son leadership, la défense des intérêts, la recherche ou l’éducation. Les efforts des lauréates et lauréats ont contribué à l’avancement de l’image, du profil et de la visibilité de la profession à l’échelle provinciale ou territoriale.

Le Réseau de santé Vitalité a fièrement annoncé cette nouvelle sur ses réseaux sociaux et Martine Guignard a beaucoup apprécié les commentaires positifs qui ont suivi.

« Des fois quand on fait son travail, on se pose des questions et on met beaucoup d’efforts. Quand on reçoit des commentaires comme ça, je me dis que je ne fais pas mon travail pour rien. »

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