
Le souhait de redonner à la jeunesse

L’histoire de Paul Henry LeBlanc (B.A.A. 1973) en est une de détermination, d’engagement et de générosité.
Ce fier diplômé éprouve un attachement inconditionnel envers l’Université de Moncton et ce sentiment est toujours aussi vif cinquante ans après l’obtention de son baccalauréat en administration des affaires. D’ailleurs, en octobre prochain, il organise un retour de classe de la cohorte 1973.
Étudier à l’Université de Moncton, une expérience transformatrice
D’origine acadienne, Paul Henry LeBlanc a néanmoins grandi et a été scolarisé en anglais à Moncton. C’est sous les conseils d’un ami francophone qu’il décide, en 1969, de s’inscrire au baccalauréat en commerce (qui allait devenir le baccalauréat en administration des affaires) à la toute jeune Université de Moncton.
« Cette décision a été l’un des plus grands défis que j’ai eu à relever, explique monsieur LeBlanc. Les seules notions de français que je connaissais à l’époque était celles que j’avais apprises à l’école anglaise. »
Il avoue que sa première année « d’immersion » a été plutôt éprouvante et que son dictionnaire anglais-français a été alors son meilleur allié. Il conserve d’ailleurs ce dictionnaire comme une précieuse relique.
Une vie étudiante riche et vibrante
Ne baissant pas les bras, Paul Henry s’est intégré à son nouvel environnement. Dès sa deuxième année universitaire, il prend une part active à la vie étudiante alors qu’est inauguré le tout nouvel édifice abritant la Faculté d’administration.
Il siégera deux années à titre de conseiller de classe au sein du conseil étudiant de sa Faculté, puis comme président. Il sera également, représentant de la Faculté au sein de la fédération étudiante du campus de Moncton. Il reconnaît que son engagement étudiant lui a apporté une bonne dose confiance et lui a permis de tisser de belles amitiés.

« C’était une période effervescente et historique dans l’affirmation des droits francophones, et je me sens privilégié d’avoir pu être témoin de ce mouvement de revendication. »
Il garde de merveilleux souvenirs de cette période de sa vie qui a été déterminante dans son parcours personnel et professionnel. Il estime que l’acquisition du français lui a ouvert bien des portes et lui a permis, entre autres, de mener une brillante carrière de plus de 30 années chez Air Canada, d’abord comme analyste financier, puis aux opérations aériennes jusqu’à sa retraite en 2001.
« Je me sens à jamais redevable envers l’Université de Moncton qui, en plus de me donner une deuxième langue, m’a permis d’acquérir des compétences et de vivre des expériences formatrices qui ont fait de moi l’activiste que je suis aujourd’hui. »
PAUL HENRy LEBLANC
Militantisme pour les droits des homosexuels

Une fois son diplôme en poche, Paul Henry LeBlanc est déménagé à Montréal pour son emploi et c’est là, dans une ville où il ne connaissait presque personne, qu’il a décidé de faire son coming-out. Ce sera aussi le début de son engagement dans le mouvement de défense des droits des personnes 2ELGBTQIA+. Il prendra part, à titre bénévole, à de nombreuses activités pour cette cause à l’échelle nationale et internationale.
En plus de son activisme, dans les années 80 et 90 il œuvrera auprès de personnes atteintes du sida dans des hôpitaux de Vancouver et de Montréal.
À son retour à Moncton en 1997, il a cofondé Rivière de fierté, l’organisme responsable du défilé de la fierté gaie à Moncton.
Fonds Paul-Henry-LeBlanc

Photo : Dr Denis Prud'homme, recteur et vice-chancelier, et Paul Henry LeBlanc, donateur.
En janvier 2023, le généreux donateur a créé, à partir d’un don planifié, un nouveau fonds : le Fonds Paul-Henry-LeBlanc.
« L’Université de Moncton a été transformatrice dans mon parcours et je voulais à mon tour redonner et faire une différence. »
En vertu de l’entente, deux bourses d’accueil de leadership de 1000 $ seront octroyées annuellement à des personnes étudiantes issues des communautés 2ELGBTQIA+, notamment d’une alliance gai-hétéro ou à des personnes étudiantes démontrant un engagement à la cause 2ELGBTQIA+ durant leurs études au secondaire.
Le Fonds Paul-Henry-LeBlanc permet également d’attribuer annuellement un montant de 2000 $ au Pôle de recherche interdisciplinaire sur les diversités et l’équité (PRIDE) de l’Université de Moncton pour appuyer le groupe dans la poursuite de ses activités de recherche, de sensibilisation et de mobilisation pour la diversité des relations amoureuses et de genre.
Par ce geste, monsieur LeBlanc souhaite contribuer à créer un milieu ouvert à la diversité, à l’équité et à l’inclusion, rejoignant ainsi l’esprit et les valeurs de la nouvelle stratégie Cap sur l’avenir 2023-2028 de l’Université de Moncton.
En rétrospective, il dit éprouver un grand sentiment de satisfaction par rapport à l’évolution de la cause 2ELGBTQIA+, mais reste prudent, car il estime que tout ce qu’il a défendu sa vie durant peut être balayé d’un revers de main.
« La lutte n’est pas finie et ne le sera jamais, et c’est pour ça que nous avons besoin de leaders et de bourses pour les encourager dans leurs défis futurs. »
Ordre des Régentes et des Régents

De gauche à droite : Denis Mallet, président du Conseil de l'Université, Paul Henry LeBlanc, donateur, Louise Imbeault, Chancelière, et Dr Denis Prud'homme, recteur et vice-chancelier.
En mai 2023, lors d’une cérémonie de reconnaissance pour les donatrices et les donateurs, Paul Henry LeBlanc a été investi à titre de Compagnon de l’Ordre des Régentes et des Régents par l’Université de Moncton.