Stephen Wyatt

Professeur titulaire en aspects sociaux et politiques de la foresterie

La foresterie : beaucoup plus qu’une affaire d’arbres

Spécialiste de la foresterie sociale et de la politique forestière, Stephen Wyatt est professeur à l’École de foresterie à l’Université de Moncton, campus d’Edmundston (UMCE). Originaire de l’Australie, il a choisi de s’établir en Acadie des terres et des forêts en 2005, après un séjour au Québec où il a obtenu sa maîtrise et son doctorat. Il a occupé plusieurs postes en foresterie au Québec et en Océanie, notamment celui d’ingénieur forestier pour un gouvernement territorial en Australie et de directeur général du Conseil de la recherche forestière du Québec.

Le professeur Wyatt est très actif en recherche et sa réputation dépasse largement nos frontières. Depuis près d’une vingtaine d’années, ses travaux explorent les enjeux sociaux et politiques liés à l’exploitation durable des ressources naturelles et à l’engagement autochtone – des thématiques clés pour le Canada contemporain.

Lorsqu’on lui demande de nous parler de sa démarche de chercheur, il aime d’entrée de jeu citer Jack Westoby, un imminent forestier britannique, qui avançait que : « La foresterie n’est pas une affaire d’arbres, mais d’êtres humains. Et elle ne concerne les arbres que dans la mesure où ils peuvent servir les besoins des gens. » Cette citation trouve un écho chez Stephen Wyatt pour qui la foresterie a une dimension sociale importante. « La foresterie, explique-t-il, est une science multidimensionnelle qui ne se limite pas simplement à la gestion des forêts et des arbres pour produire du bois. C’est plus complexe que cela. Elle s’intéresse aussi à de multiples enjeux relatifs aux intérêts des humains pour les forêts et les arbres, qu’il s’agisse de l’environnement, de la biodiversité, de la faune, de la qualité de l’eau potable, des activités récréatives, pour ne nommer que ceux-ci. »

Les Premières Nations et la forêt

Les différents projets de recherche du professeur Wyatt l’amènent à collaborer avec des chercheurs nationaux et internationaux. Il a dirigé, récemment, une imposante équipe de recherche à l’échelle du pays afin de produire un rapport sur l’état des connaissances en ce qui a trait à la collaboration entre les Autochtones et l’industrie forestière au Canada. «.L’objectif, précise-t-il, était de créer une base de connaissances actualisées sur laquelle des politiques, des pratiques et des recherches futures pourront être bâties..»

Or, c’est dans la mouvance de cette recherche qu’il a décidé de poursuivre ses travaux selon cette thématique grâce à une subvention du Conseil de recherches en sciences humaines du Canada. « Avec des collègues de la Colombie-Britannique, du Québec et de la Saskatchewan, nous menons trois études de cas pour déterminer les institutions, les processus et les relations utilisés par trois groupes autochtones canadiens qui ont réussi à obtenir, maintenir et exercer le contrôle de leurs terres traditionnelles et à tirer des avantages de la gestion et de l'occupation de celles-ci. Au cours des quarante dernières années, malgré les progrès considérables, un nombre relativement restreint de groupes autochtones ont réussi à faire valoir leurs droits à cet égard. »

La sous-représentation des femmes dans le secteur forestier

Le professeur Wyatt participe à une autre initiative nationale financée par le Conseil de recherches en sciences humaines du Canada, laquelle vise à accroître la diversité et l’équité entre les sexes dans le secteur forestier au pays. « Les femmes, et en particulier les femmes autochtones et immigrantes, sont sous-représentées dans ce secteur. Il est essentiel de disposer de données fiables pour comprendre les causes, reconnaître les interventions potentielles et suivre les progrès réalisés. » Les travaux du comité directeur sur lequel il siège devraient guider l'élaboration d'un plan d'action national.

Bonifier et diversifier les retombées économiques forestières pour la communauté rurale de Haut-Madawaska

Le professeur Wyatt s’intéresse aussi à des enjeux locaux et il accorde une grande importance à la participation étudiante dans ses divers projets de recherche. Il cite en exemple un projet présentement en cours avec la communauté rurale du Haut-Madawaska pour valoriser toutes les ressources du territoire et développer de nouvelles possibilités économiques, notamment dans le récréotourisme, l’énergie et les produits forestiers non traditionnels.

« Nos étudiantes et étudiants de l’École de foresterie ont mené la première étape de ce projet qui consistait à élaborer le portrait du territoire. L’un des avantages avec une université de notre taille, c’est que nous sommes branchés sur nos communautés et nos projets de recherche, qui en plus d’être importants sur le plan théorique, peuvent changer les choses. »

Membre du Collège de nouveaux chercheurs et créateurs en art et en science de la Société royale du Canada

Le professeur Wyatt est membre du prestigieux Collège de nouveaux chercheurs et créateurs en art et en science, un organisme de la Société royale du Canada. Le Collège a pour objectif de rassembler des intellectuelles et intellectuels canadiens qui sont à un stade très productif de leur carrière, permettant ainsi de réaliser de nouvelles avancées dans les connaissances grâce à l’interaction de divers points de vue intellectuels, culturels et sociaux.

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