La Fédération des étudiantes et étudiants du Campus universitaire de Moncton (FÉÉCUM) vient de célébrer un demi-siècle d’existence. Tout au long de ces années, elle a été et demeure un incubateur important de la mobilisation et des luttes étudiantes et sociales avec, comme toile de fond, l’accessibilité aux études postsecondaires.

À l’aube de ses 51 ans, la FÉÉCUM s’inscrit dans le paysage acadien comme un lieu qui favorise l’émergence d’idées et de débats. Si le mouvement étudiant est porteur de transformations sociales, il change aussi les individus qui sont au cœur de son existence. La FÉÉCUM est un lieu privilégié, une école pour nos leaders acadiennes et acadiens.

Retour sur quelques moments marquants du mouvement étudiant à l’Université de Moncton.

Historique

La Fédération étudiante de l’Université de Moncton (FÉUM) est fondée en 1969, dans le sillage des manifestations étudiantes immortalisées dans le film L’Acadie, l’Acadie? Ce mouvement spontané donna l’impulsion du départ à la Fédération étudiante qui se devait de canaliser cette énergie et cette mobilisation pour améliorer la condition étudiante.

S’il faut trouver un fil conducteur à son histoire, c’est bien dans le combat pour l’accessibilité aux études postsecondaires. Les grandes actions d’éclat de la Fédération, les manifestations de 1968, l’occupation de l’édifice du Centenaire en 1976, l’occupation de Taillon en 1982, la grande marche funèbre de 1995, la manifestation pour le plafond d’endettement en 2008, l’expulsion de l’Assemblée législative en 2016, et combien d’autres encore, ont toutes porté ce même flambeau.

En parallèle, l’avancement de la minorité francophone occupe aussi une place de choix dans l’histoire de la Fédération. De l’accessibilité à des services en français dans la ville de Moncton jusqu’au bilinguisme officiel du Nouveau-Brunswick, elle s’est positionnée à la fois comme intervenante et comme partenaire au centre des dossiers linguistiques de la province.

D’autres dossiers se sont ajoutés au gré des époques. Le dossier du Centre étudiant, échelonné sur une trentaine d’années, fut porté successivement par plusieurs cohortes sans perdre sa pertinence. Il en va de même pour l’évaluation des professeures et professeurs, ou la création d’un poste d’ombudsman universitaire, tous axés sur l’amélioration de la condition étudiante à long terme et chacun guidant ses actions au quotidien en faveur des membres.

Les visages ont évidemment changé au fil du temps. L’organisation elle-même a changé de nom, a évolué tant dans sa forme que dans son mandat et sa façon de faire, mais les batailles qui l’animent ont traversé les époques et l’impulsion d’origine a des répercussions jusqu’à aujourd’hui.

Les moments marquants

Au terme d’une grève de neuf jours sur le campus, les étudiantes et étudiants de l’Université de Moncton se joignent à leurs collègues du Collège de Bathurst et de l’Université du Nouveau-Brunswick pour former une marche de 3000 personnes à Fredericton dénonçant le

sous-financement des universités de la province.

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Paul-Eugène LeBlanc

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Création et incorporation de la Fédération des étudiants de l’Université de Moncton (FÉUM) en février, avec Paul-Eugène LeBlanc comme premier secrétaire général.

Décembre marque les débuts de CKUM-FM, qui prend l’antenne pour la première fois grâce à un prêt financier de la FÉUM et un don d’équipement de l’Université de Moncton.

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Au début de l’année, plus de 500 étudiantes et étudiants occupent l’édifice du Centenaire, à Fredericton, pendant onze jours pour protester contre les changements apportés au système de prêts et bourses. Les manifestantes et manifestants sont finalement expulsés de l’édifice dans le cadre d’intervention policière.

Après le court échec d’un vote sur l’occupation du CEPS pendant deux jours, en réaction à la hausse annoncée des droits de scolarité, un groupe de 350 étudiantes et étudiants passe tout de même à l’action.

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En avril, environ 600 étudiantes et étudiants se relaient pour occuper le pavillon Léopold-Taillon, qui contient les bureaux de la haute administration de l'Université de Moncton, pour demander un gel des droits de scolarité. Les réunions générales tenues deux fois par jour attirent jusqu'à 1000 étudiantes et étudiants. Le recteur de l'époque, qui refuse de négocier avec eux, choisit plutôt de fermer le campus. Les forces policières délogent les manifestantes et manifestants tôt dans la journée du 11 avril.

La FÉUM change de nom pour devenir la Fédération des étudiants et étudiantes du Centre universitaire de Moncton (FÉÉCUM).

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À la fin de l’année universitaire, 400 étudiantes et étudiants manifestent devant le pavillon Léopold-Taillon, réclamant le gel des droits de scolarité; le nouveau recteur, Jean-Bernard Robichaud, promet de limiter la hausse en fonction du taux de l'inflation. La FÉÉCUM adopte une politique de soutien à «uune augmentation raisonnablee».

À la rentrée, le Centre étudiant en phase 1, projet lancé par la FÉÉCUM au début des années 1970, ouvre finalement ses portes. La FÉÉCUM quitte les locaux de la Maison Massey pour emménager dans un nouvel espace, qui contient également plusieurs services universitaires et un nouveau bar étudiant, le Frolic.

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En réaction à la réforme Axworthy qui coupe de façon draconienne l’investissement du gouvernement fédéral en éducation postsecondaire, une grande marche funèbre rassemble 1000 personnes à Moncton pour marquer la « mort de l’accessibilité ». Le défilé part du campus pour se rendre au bureau du député fédéral de Moncton, où un moratoire d’un an est exigé sur la réforme.

Le Kacho, légendaire bar étudiant ouvert au sous-sol de Taillon depuis 1966, ferme ses portes et toutes les soirées étudiantes déménagent dans l'espace du Centre étudiant, rebaptisé l'Osmose.

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Le Kacho

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En mars, 700 étudiantes et étudiants manifestent contre la hausse proposée des droits de scolarité. Une pétition de 3000 noms, en faveur de la réduction de l'endettement étudiant, est remise au recteur par les manifestants.

Dans le cadre de la campagne

«eRéveillee», une manifestation réunit 200 étudiantes et étudiants sur le campus afin de protester contre le sous-financement du postsecondaire. De l'avis d'un groupe de participants, ça ne brasse pas assez fort. C’est partie remise l'année suivante, alors qu’une centaine de contestataires se rend dans les couloirs du deuxième étage de Taillon pour faire entendre leur mécontentement.

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Joëlle Martin, vice-présidente de la FÉÉCUM
Alexandre Cédric Doucet, président de la FÉÉCUM

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Lancement de la campagne

« Mon stage me ruine », ayant comme objectif la sensibilisation à la cause des étudiantes et étudiants qui doivent suivre un stage non-rémunéré pour compléter leurs études, dont particulièrement la rémunération des stages de longue durée.

La FÉÉCUM en 2020

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