Alexandre Parks une force de la vie
Alexandre Parks a touché profondément les gens qu’il a côtoyés au cours de sa trop courte vie. Sa résilience, sa détermination peu ordinaire et son attitude positive n’ont laissé personne indifférent. Il a été et demeure une grande source d’inspiration.
Originaire de Grande-Digue, Alexandre était atteint d’une maladie auto-immune du système digestif extrêmement rare diagnostiquée alors qu’il n’avait que 23 mois : l’entéropathie auto-immune. Malgré la douleur omniprésente et malgré les nombreux traitements expérimentaux qu’il a reçus, Alexandre ne s’est jamais plaint, il n’a jamais baissé les bras, maintenant le cap sur ses objectifs personnels.
« J’ai appris que tout le monde a son destin. Il ne faut pas prendre la vie pour acquise car on ne sait pas quand elle va finir. »
alexandre parks
b.sc. 2014
Déjouer les pronostics
Les premiers symptômes de la maladie se sont manifestés alors qu’Alexandre avait à peine quatre mois. Les médecins fondaient alors peu d’espoir pour sa survie. Mais c’était mal connaître ce petit garçon, un véritable battant, qui a affronté les nombreux obstacles qui se sont présentés à lui avec un courage hors du commun.
Il faut savoir qu’Alexandre n’a jamais pu manger. Il se nourrissait d’une préparation liquide contenant tous les éléments nutritifs dont il avait besoin pour survivre. En raison de son état de santé précaire, il n’a pas eu un parcours scolaire linéaire et a été scolarisé à la maison jusqu’à la 9e année.
Une véritable passion pour les sciences
Alexandre Parks a développé sa passion pour les sciences à un très jeune âge. Il n’était qu’en 8e année quand il a annoncé à ses parents que son rêve était d’étudier la biologie à l’Université de Moncton. Déterminé à atteindre cet objectif, il a alors commencé à fréquenter progressivement l’école secondaire Louis-J.-Robichaud de Shediac, ce qui a exigé des ajustements de toutes parts, mais il ne s’est jamais découragé — aimant répéter avec cette grande sagesse qui le caractérisait : « Je ne pense pas à ce que je n’ai pas, mais à ce que j’ai. »
Nicole Gautreau Parks et Cecil Parks gardent un souvenir impérissable d’une journée portes ouvertes au campus de Moncton à laquelle leur fils a participé.
« Lorsqu’Alexandre est entré dans les laboratoires de la Faculté des sciences, son visage s’est illuminé, se remémorent les parents d’Alexandre. Son choix de poursuivre des études en sciences ne faisait plus aucun doute. Il avait trouvé sa voie. »
Une motivation inébranlable
Après l’obtention de son diplôme du secondaire en 2009, c’est avec beaucoup d’enthousiasme qu’Alexandre a entrepris ses études universitaires. Il a décroché un baccalauréat ès sciences avec une spécialisation en biologie de l’Université de Moncton, en 2014. Il a ensuite enchaîné avec une maîtrise ès sciences en médecine expérimentale à l’Université Laval, publiant deux articles scientifiques. Fort de cette expérience au Québec, il revient en Acadie et entame, en janvier 2017, un doctorat (Ph.D.) en sciences de la vie, avec une spécialisation en cancer du sein à l’Université de Moncton.
Alexandre Parks, en 2017, avec ses collègues et l’un de ses directeurs de recherche doctorale, le professeur Gilles Robichaud, dans un laboratoire de l’Université de Moncton.
Ses études et la recherche le passionnaient au plus haut point. Le jeune scientifique se réjouissait de contribuer à l’avancement des connaissances médicales afin de d'élaborer de nouvelles stratégies thérapeutiques.
Malheureusement, l’état de santé d’Alexandre s’est détérioré et il s’est éteint en décembre 2017, à l’âge de 26 ans.
Honorer la vie et la mémoire d’un être exceptionnel
Dans un désir de poursuivre le rêve de leur fils et de contribuer à la recherche biomédicale, Nicole Gautreau Parks et Cecil Parks ont créé le Fonds de bourses Alexandre-Parks à l’Université de Moncton. La bourse est octroyée à des personnes inscrites au doctorat en sciences de la vie ayant pour champs de recherche : l’entéropathie auto-immune, le cancer du sein, la fibrose pulmonaire ou l’inflammation.
« La bourse Alexandre-Parks, ce n’est pas juste une aide financière, c’est aussi l’histoire d’Alexandre et de sa volonté de se dépasser et de rester optimiste à travers toutes les épreuves qu’il a traversées, expliquent les parents d’Alexandre. C’est également une façon pour nous d’encourager la relève scientifique d’ici. »
La famille Parks a également mis sur pied la Fondation Alexandre-Parks, un organisme de bienfaisance enregistré, dont la mission consiste à faire connaître l’histoire inspirante d’Alexandre et de faire avancer la recherche biomédicale en remettant des bourses d’études supérieures.
Une première boursière Alexandre-Parks
Étudiante au programme de doctorat en sciences de la vie, Vanessa Veilleux a été la première récipiendaire de la Bourse Alexandre-Parks de l’Université de Moncton. Elle a aussi reçu une bourse de la Fondation Alexandre-Parks.
Ses travaux de recherche s’inscrivent dans le même projet auquel Alexandre se consacrait. Les recherches de la jeune doctorante permettent de reconnaître un nouveau mécanisme de progression du cancer du sein et présentent potentiellement une nouvelle cible pour des stratégies anti-cancéreuses mammaires.
« J’aurais beaucoup aimé connaître cet être exceptionnel qu’était Alexandre Parks, explique Vanessa Veilleux. Son histoire et sa résilience m’inspirent au plus haut point. »
En octobre prochain, Vanessa présentera les résultats de sa recherche doctorale en Allemagne, dans le cadre d’un congrès dédié aux mitochondries, après avoir remporté le prix de la meilleure présentation par affiche au 12e congrès international Targeting Mitochondria.
« Je suis honorée et très reconnaissante d’avoir reçu la Bourse Alexandre-Parks. Il s’agit d’un encouragement inestimable qui me permet de me concentrer sur mes travaux de recherche et de contribuer à l’avancement de la science.»
Vanessa Veilleux
Un legs précieux
Aujourd’hui, le souvenir d’Alexandre Parks est toujours vivant. Les bourses en sa mémoire permettent de poursuivre le travail de recherche qu’il avait entamé et qui lui était si cher. Grâce à son legs, la recherche médicale progresse et son rêve perdure. Alexandre demeure une source d’inspiration intarissable.